Comment introduire l’espéranto dans l’Union européenne?

«Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.» - Arthur Schopenhauer, philosophe

Si l’espéranto devient une des langues officielles de l'Union européenne, l’espéranto, surtout en raison de sa facilité d’apprentissage, fera concurrence à l’anglais et aux autres langues européennes en quelques décennies.

En quelle langue un Allemand, un Français et un Anglais discutent-ils? L'Union européenne devrait avoir une langue de travail, pas plus. La plupart des personnes travaillant aujourd’hui auprès de l'Union européenne sont habituées aux études de langues et pourront apprendre l’espéranto rapidement.

Il est temps de se décider

Je propose qu’à partir de 2007, l'Union européenne compte une dernière langue officielle, l’espéranto et par là même refuse toute langue de travail nouvelle. Les pays qui adhéreront à l'Union européenne par la suite devront employer l’espéranto ou une des autres langues de travail. S’ils veulent que les documents soient traduits dans leur propre langue, ils devront le faire eux-mêmes.

Le profit serait énorme. Lorsque l’espéranto aura un statut officiel de langue de travail internationale, l’intérêt pour l’espéranto augmentera radicalement en Europe et dans le monde. En raison de sa facilité et de ses nombreux avantages, Espéranto pourrait bientôt concurrencer les autres langues de travail.

Ne pas se décider est également prendre unedécision

Si aucune décision n’est prise, les coûts de cette décision augmenteront chaque année.

On devrait décider qu’à partir de 2040, les sessions de l'Union européenne ne seront plus traduites. Les représentants qui ne parlent pas espéranto devront s’entourer de leurs propres interprètes et traducteurs. En outre, toutes les lois et autres documents devraient, à partir de 2040, n’être écrits qu’en espéranto. Si un pays veut une traduction, il devra s’en charger par ses propres moyens. Il ne sera plus nécessaire d’avoir des interprètes pour les relations avec les pays hors de l'Union européenne puisque l'Union européenne aura fait usage de l’espéranto comme langue de travail durant 33 ans et qu’une grande partie des hommes à travers le monde l’auront également appris en raison de la taille et de l’importance de l'Union européenne dans l’économie mondiale.

Dès 2007

Si l’espéranto devient, dès 2007 une langue intermédiaire (langue de relais) pour les interprétations et traductions, le travail au sein de l'Union européenne sera considérablement simplifié et des économies seront faites. Il n’y aura plus besoin d’interprètes pour chaque couple de langues. Les interprètes traduisant entre l’espéranto et leur propre langue devraient suffire. Il est démontré que les interprètes et les traducteurs peuvent apprendre rapidement l’espéranto car les mots sont formés à partir de racines internationales, c'est-à-dire principalement à partir du latin et des langues romanes.

Utiliser les ordinateurs pour traduire

L’espéranto convient comme langue intermédiaire en cas de traduction par ordinateur car l’espéranto est une langue exacte et logique avec très peu de synonymes.

En imaginant que toutes les négociations au sein de l'Union européenne, tous les procès-verbaux soient établis en espéranto, de nombreuses traductions seront naturellement nécessaires pendant un certain nombre d’années. Les documents importants au public doivent bien être traduits. Pourtant, puisque peu à peu, de plus en plus de politiciens et de personnes apprendront l’espéranto, le besoin d’interprétations simultanées et de traductions se réduira pour disparaître peu à peu. Si l’espéranto devient une langue de travail de l'Union européenne, de plus en plus de monde apprendra cette langue en même temps que les nouvelles générations qui l’apprendront à l’école.

Si l'Union européenne se tourne vers l’espéranto, il faudra créer un bureau de service de terminologie linguistique en collaboration avec l’Universala Esperant-Asocio. Bien que l’espéranto ait existé depuis 115 ans, des lacunes se font sentir dans certains domaines puisque des mots ou expressions à caractère médical ou socialo politique, relatifs aux procédés techniques, aux composants des machines… sont inexistants.

Il paraîtrait que ce genre de problèmes se produira en connexion avec l’élargissement proche de l'Union européenne. Des parallèles peuvent être faits avec les problèmes de traduction qui se sont produits au sein des Nations Unies lorsque le chinois et l’arabe sont devenus langues officielles. Les traducteurs ont dû créer un bon nombre de mots et d’expression pour remédier à ces manques.

La création de mots et d’expressions en espéranto suit une tradition vieille de plus de cent ans et se fait plus aisément que dans n’importe quelle autre langue grâce à la construction linguistique de l'espéranto.

Les déjeuners sont importants

Lorsque l’espéranto deviendra la langue de travail de l'Union européenne, de nombreux représentants de l'Union européenne et politiciens apprendront rapidement l’espéranto. Ceux qui l’apprendront pourront créer des contacts importants même en dehors des salles de réunion. Les contacts importants et souvent décisifs se font surtout au bureau, par téléphone, en voyage, au déjeuner et à l’occasion de nombreuses rencontres informelles.

Comparons avec l'Union européenne aujourd’hui. Il n’y a ni temps ni ressources pour interpréter tout ce qui se dit dans toutes les langues de l'Union européenne. Une des conséquences est que certains représentants essaient tant bien que mal de suivre ce qui se dit par le biais de la traduction anglaise. Le risque de traduction erronée s’accroît également avec le système qui consiste à ce qu’un interprète, en raison de leur nombre peu élevé, traduise à partir de la traduction d’un autre interprète.

L’Europe apprend l’espéranto

Il n’est pas irréaliste d’introduire l’espéranto comme première langue étrangère dans toutes les écoles de l'Union européenne à partir de 2008. Le professeur de langue constitue le cadre du savoir linguistique et pourra, sur la base de ses anciennes connaissances linguistiques, se consacrer à la nouvelle langue. L’enseignement pourra se faire par le biais d’études personnelles, de cercles locaux d’études et par la télévision.

Lorsque l’espéranto sera devenue la première langue étrangère dans toutes les écoles de tous les pays de l'Union européenne, les enfants de l'Union européenne, pourront, indépendamment de leur langue maternelle, parler, correspondre et se comprendre après un ou deux ans.

Après quelques dizaines d’années, l'Union européenne n’aura plus besoin d’interprètes. Le travail s’effectuera ainsi plus souplement, sera plus démocratique et des milliards d’euro seront épargnés. Plus démocratique car, à ce jour, de nombreux représentants ne maîtrisent pas assez bien l’anglais pour pouvoir ou oser débattre avec celui dont l’anglais est la langue maternelle. Ils préfèrent se taire comme en témoignent des parlementaires européens. Les interprètes ne sont pas toujours disponibles ou à portée de main. Plus démocratique car l’homme de la rue pourra suivre ce qui se passe dans l’administration de l'Union européenne et de ce fait le sentiment d’aliénation que beaucoup ressentent aujourd’hui se réduira ou disparaîtra.

Immigrés

Si les jeunes apprenaient une langue supplémentaire après l’espéranto, pourquoi serait-ce nécessairement l’anglais? Il n’y aura bientôt plus de raisons pour que l’anglais soit une langue obligatoire. Si nous voulons que les jeunes de l'Union européenne apprennent deux langues étrangères, pourquoi ne pas, dans la mesure des ressources locales, rendre le choix de la seconde langue totalement libre. Beaucoup souhaitent apprendre l’anglais alors que d’autres veulent approfondir le français ou le chinois. D’autres encore veulent apprendre la langue de leurs aïeuls. Après tout, nous avons de nombreux immigrés dans l'Union européenne. Tout ceci rend possible un échange culturel accru et une multitude d’influences du monde entier.

Devons-nous pour autant nous isoler du monde anglophone? Certainement pas. Les anglophones finiront par accepter que l’anglais ne soit plus une langue internationale (ce qu’elle n’a en fait jamais été), tout comme nous avons accepté que notre propre langue n’était pas une langue internationale. Ils finiront par accepter que l’espéranto est la langue internationale et finiront par l’apprendre. Nous pourrons alors nous fréquenter sur un pied d’égalité.

Don Quichotte

A partir du moment où les touristes pourront se faire comprendre et discuter avec des hommes d’autres pays grâce à l’espéranto, l’intérêt pour les autres pays et leurs cultures et par là même pour les langues se verra renforcé. Pourtant, il ne s’agira plus seulement de vouloir apprendre l’anglais, l’allemand, le français ou l’espagnol mais également le danois, le slovaque, l’arabe et l’estonien. Dans ma jeunesse, j’ai fait la connaissance d’un docker qui apprenait l’espagnol. Pourquoi donc? Il s’était tout simplement intéressé à la langue et à la culture espagnoles après la lecture de Don Quichotte de Cervantès. Il voulait lire Don Quichotte dans sa version originale. On verra de plus en plus de cas identiques après l’introduction de l’espéranto.

L’élite douée en langues

Si l’anglais, langue nationale, ne devait jamais être concurrencée par la langue internationale espéranto, l’anglais deviendrait la langue internationale du monde ou tout du moins de l'Union européenne pendant au moins la prochaine moitié de siècle. Si nous n’admettons pas que tous les cours soient dispensés en anglais dans les écoles, une petite élite seulement de personnes douées pour les langues pourra maîtriser l’anglais. Une telle solution reviendra à réduire le français et sa culture. Le monde n’en deviendra que plus pauvre.

Le reste du monde

En choisissant l’espéranto comme langue de travail, l’espéranto deviendra si important qu’on l’introduira dans le monde entier dans le cadre de l’éducation générale, même dans les pays anglophones.

De nombreuses écoles à travers le monde ont déjà introduit l’espéranto dans leurs programmes. Il existe 110 universités réparties dans 22 pays où l’espéranto est dispensé comme notamment en Chine, en Corée du Sud, au Brésil, en France, au Japon.

Ecoutez Radio Pékin

On considère, qu’à partir de 2008, le chinois sera la plus grande langue rencontrée sur Internet. Sans doute peut-on penser que, dans 20 ans, la Chine aura remplacé les Etats-Unis d’Amérique en tant nation pilote des sciences et du commerce international. Ce n’est en tout cas pas exclu. Trois fois plus de personnes ont le chinois pour langue maternelle que de personnes l’anglais. Est-il pensable que la Chine publiera le résultat de ses recherches en anglais? Non, nous finirons par apprendre le chinois si nous ne nous investissons pas dans l’espéranto. Les partis dirigeants chinois ont aujourd’hui une attitude positive envers l’espéranto en tant que langue internationale. A Pékin, au moins trois revues sont publiées en espéranto et des diffusions radios en espéranto sont émises quotidiennement.

Demain, il sera trop tard

Nous avons une responsabilité non seulement envers nous-même mais également envers les générations futures. Comment souhaitez-vous laisser le monde après vous? Voulez-vous que la plupart des langues soient considérées comme des langues de seconde classe dans un monde où l’élite parlera anglais ou chinois? Voulez-vous que les futures générations passent le plus clair de leur vie scolaire à apprendre la langue de l’élite sans y réussir parfaitement? Voulez-vous que les cultures futures soient de plus en plus imprégnées des cultures anglo-saxonnes ou chinoises ou de toute autre culture d’une grande langue? Vous avez une responsabilité. Choisissez la langue que vous voulez soutenir. Si vous choisissez de soutenir un monde multilinguistique et multiculturel, vous choisirez forcément de soutenir l’espéranto. Il n’y a pas d’autre option. Choisissez la voie, choissez une langue. Demain, il sera trop tard.

Je n’ai absolument rien contre l’anglais ou le chinois ou la culture qu’ils représentent. Je suis en revanche pour que les autres langues et les autres cultures aient leur place dans ce monde.

Les générations vont et viennent. Nous devrions aspirer à laisser derrière nous un monde meilleur. Un monde où tous les hommes pourraient se parler librement, sans barrières de langues. Un monde avec de multiples langues, de multiples cultures et des opportunités multipliées et également une langue commune.

Le jour où nous nous rencontrerons grâce à une langue commune verra s’accroître radicalement les chances de se voir les uns les autres comme des semblables, de se comprendre et enfin de se pardonner.


© Hans Malv, 2004